Afin de lutter contre la pollution que génère l'industrie textile – la deuxième industrie la plus polluante –, une étudiante en architecture a eu l'idée de se servir des vêtements jetés et trop abîmés pour être portés, et de les transformer en briques.
Quand on jette un vieux jean ou une chemise trouée, on se demande rarement où ils vont. Pourtant, sur les 12,5 kg de vêtement mis au rebut chaque année par un Français, seuls 2,5 kg sont recyclés. Le reste ? Enfoui ou incinéré, ce qui génère de la pollution. Clarisse, étudiante en architecture, a eu la brillante idée d'utiliser ces déchets textiles pour leur donner une forme nouvelle.
Le principe de FabBrick – l'entreprise fondée par la jeune femme – est de récupérer de vieux habits, qui sont broyés avant d'être mélangés à une colle écologique. La matière obtenue est passée dans une machine qui les change en briques de 3 tailles pour permettre des usages variés.
Les différents matériaux qui composent nos habits (notamment le coton) ont des vertus intéressantes pour la construction. Ils font de bons isolants sonores et thermiques, et peuvent donc servir à la construction de briques qui seront insérées dans des murs intérieurs ou extérieurs, au sein de cloisons ou comme base pour des meubles.
Ces briques écologiques, qui demandent 3 t-shirts recyclés par brique de 400 g, ont également un aspect esthétique original, qui permet de les utiliser comme matériau de construction pour des créations modernes. Elles sont colorées, parsemées de pigments variés selon la matière de base (100 % jean, mélange de tissus, etc.) pour un rendu visuel impossible à obtenir avec une brique classique.
Pour fabriquer ces briques en textile recyclé, Clarisse a mis au point une machine qui n'utilise aucune énergie, afin d'aller au bout de son raisonnement. Elle cherche d'ailleurs des financements pour la création d'une machine écologique, qui serait capable de produire ces briques en masse.
Initié lors d'un projet scolaire puis présenté à plusieurs concours, le projet FabBrick connaît en effet un succès retentissant. Plusieurs grandes marques, comme Jules, IKEA ou KiloShop, ont déjà décidé de collaborer avec la jeune entrepreneuse, en proposant des meubles en briques recyclées ou en utilisant ce matériel pour des créations éphémères.
Avec la fabrication de 41.500 briques en 1 an (soit l'équivalent de 13 tonnes de déchets), FabBrick nous prouve qu'il est toujours possible d'innover, pour des productions éco-responsables permettant de consommer sans nuire à la nature.
Une étudiante a mis au point des briques en textile recyclé
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