Nids de guêpes, frelons, taons... Que faire ?

Le retour des beaux jours signifie la réapparition d'une faune bourdonnante qui s'invite parfois un peu trop près de nos habitations. Guêpes, frelons et taons, voici les précautions à prendre et comment réagir face à leur présence chez nous.

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Nids de guêpes, frelons, taons... Que faire ?

Les guêpes, les frelons et les taons ont chacun comme particularité de profiter des beaux jours pour s'installer dans nos jardins. Une situation qui peut s'avérer dangereuse lorsqu'on a des enfants ou même des animaux domestiques. En plus d'une vigilance accrue ainsi, il convient de savoir quoi faire à la découverte d'un nid d'insectes piqueurs.

Guêpes : tolérer ou intervenir ?

Les guêpes s'installent dès le printemps dans les cavités, les haies ou sous les toitures. Leur nid, fait d'un mélange de salive et de bois mâché, ressemble à une boule grise aux alvéoles apparentes. Il commence petit, souvent de la taille d'une balle de golf, mais peut atteindre les 30 cm de diamètre quelques semaines plus tard, en plein été.

La présence d'un nid n'est pas toujours un motif d'intervention, du moins immédiate. S'il est éloigné des zones de passage ou d'habitation, on peut choisir de le laisser en place jusqu'à l'hiver, période à laquelle la colonie s'éteindra naturellement. Mais si le nid se trouve sous une terrasse, près d'un grenier ou à proximité d'une zone de jeu, une intervention, effectuée par un professionnel, devient nécessaire.

Il est en effet déconseillé de tenter de détruire un nid soi-même. Une attaque mal préparée, surtout sans les équipements adéquats, peut déclencher une réaction agressive de toute la colonie. Évitez ainsi de boucher les entrées du nid, de tenter de le brûler ou de le noyer, de pulvériser des produits ménagers dessus ou de secouer la structure. Ces gestes, loin d'être efficaces, augmentent considérablement le risque de piqûres qui peuvent être très graves en cas d'allergie ou si elles sont localisées sur des zones sensibles (visage, bouche et gorge).

Le mieux est de contacter un professionnel qualifié, équipé de protections adaptées et d'un insecticide homologué, qui pourra intervenir en prenant des risques calculés. Le seul moment où un particulier peut s'aventurer à décrocher un nid de guêpes sera en plein hiver. Il conviendra malgré tout de rester prudent et de vérifier qu'aucune activité résiduelle n'y subsiste. L'intervention, qui plus est, sera à programmer tôt le matin ou au crépuscule, car c'est à ces moments-là que les guêpes sont les moins actives.

Les frelons : une menace sérieuse

Les frelons, et particulièrement le frelon asiatique (Vespa velutina) qui a conquis l'Hexagone en une vingtaine d'années, suscitent une inquiétude croissante. Leurs piqûres font particulièrement mal et peuvent provoquer des réactions violentes allant de maux de tête à des convulsions, en passant par des vomissements et des diarrhées, voire à une chute de la tension artérielle.

Les frelons sont de grandes guêpes (jusqu'à 2 fois plus grands) et leurs nids se ressemblent un peu. Il est également composé de pâte de bois mâchée, avec une teinte plus brune, parfois marbrée ou tachetée. Chez le frelon asiatique, ce nid a une couleur gris-beige et est souvent strié de motifs concentriques bruns ou gris. Un nid de frelons est toutefois largement plus gros qu'un nid de guêpe, mesurant jusqu'à 50 cm de long une fois la colonie bien établie, 80 cm pour le frelon asiatique.

Le frelon asiatique, justement, niche généralement en hauteur, dans les arbres ou les avancées de toit, par 10 ou 20 mètres. Le frelon européen, lui, préfère les cavités : troncs d'arbres, creux dans les murs, nichoirs, etc.

nid de frelons

La dangerosité du frelon tient autant à la puissance de sa piqûre qu'à son comportement défensif. À l'approche d'un nid, un simple geste brusque peut déclencher une attaque collective. La règle absolue est donc de ne jamais tenter d'intervenir soi-même et, surtout, de ne jamais écraser un frelon. Un frelon tué libère une phéromone indiquant un danger qui va attirer ses congénères. En écraser un, surtout à proximité du nid, va ainsi provoquer une réaction en chaîne, rendant les frelons agressifs et prompts à attaquer.

Le mieux pour faire face à un nid de frelons est d'appeler un désinsectiseur expérimenté. Ce professionnel dispose des moyens techniques adaptés pour éliminer le danger (perches télescopiques, poudres insecticides à effet foudroyant, drones, etc.). Le moment de l'année est également crucial : entre avril et juin, la destruction d'un nid primaire – encore petit – permet de stopper le développement de toute une colonie. Attendre l'été rend l'intervention plus complexe et plus risquée.

Bon à savoir également : les pompiers n'interviennent pas pour éliminer les nids de frelons, sauf s'ils représentent un danger immédiat pour le public. En revanche, si vous découvrez des frelons asiatiques chez vous, pensez à prévenir la mairie pour signaler le nid. Il se peut que la commune ait un dispositif d'aide.

Les taons, ces discrets fléaux de l'été

Moins visibles, mais tout aussi redoutés, les taons font leur apparition avec les chaleurs estivales, en particulier près des points d'eau. Ces insectes volants, qui ressemblent à de grosses mouches, mordent pour sucer du sang (les femelles uniquement, les mâles sont nectarivores). Leur piqûre est vive, douloureuse, et souvent suivie d'une enflure ou d'une réaction inflammatoire. Elle est également vectrice de maladies, comme la pasteurellose ou l'anthrax, et peut transmettre des parasites comme des vers protozoaires.

Les taons sont attirés par les couleurs sombres, la sueur, le CO2 dégagé par la respiration, et adorent fréquenter les zones humides. Les chevaux, bovins et autres cervidés sont leurs premières cibles, ce qui explique pourquoi ces insectes prolifèrent près des lieux d'élevages. Pour autant, les humains ne sont nullement épargnés s'ils se trouvent dans les parages.

taon

Le taon ne construit pas de nid, mais se reproduit dans les milieux humides. Les femelles pondent dans l'herbe ou la vase, sur les bords de mares ou dans le sol détrempé, là où les larves peuvent se développer discrètement. Pour s'en prémunir, l'une des premières mesures consiste donc à supprimer les eaux stagnantes : bassines, pneus remplis d'eau de pluie, soucoupes sous les pots de fleurs, etc. On peut aussi installer des pièges spécifiques, disponibles dans le commerce, ou bricoler soi-même des dispositifs à base de bouteilles d'eau sucrée et de vinaigre.

Certaines plantes répulsives, comme le basilic, la lavande, la menthe ou le géranium, ont un effet dissuasif et peuvent être disposés à proximité des lieux de vie. De même, plusieurs huiles essentielles, comme celle de citronnelle de Java, de géranium rosat ou encore de clou de girofle, peuvent se vaporiser sur la peau ou les vêtements afin de faire fuir les taons. Enfin, pour prévenir tout risque de piqûre d'insectes, il est fortement recommandé de porter des habits clairs et longs, surtout dans les zones rurales ou à proximité d'une zone marécageuse.

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