Vers un chauffage plus propre : le rôle du biogaz dans nos maisons

Le biogaz est l'une des énergies du futur, qui nous permettra de nous chauffer sans alourdir notre bilan carbone, en valorisant les déchets organiques, s'inscrivant ainsi dans une dynamique de durabilité. Affichant une hausse constante, il s'intègre aux réseaux existants et contribue aux objectifs nationaux de transition énergétique, avec jusqu'à 90 % de CO2 en moins que le gaz naturel, évitant le méthane. En 2024, le biogaz a bondi de plus de 10 %, atteignant 24,2 TWh, ce qui est assez pour chauffer 2 millions de foyers avec zéro once de fossile (SDES 2025). Nous allons explorer avec vous son potentiel environnemental, technologique, et son adoption croissante dans les foyers français.

Qu'est-ce que le biogaz ?

Imaginez tirer votre énergie de chauffage des déchets organiques de votre cuisine. C'est très simplifié, mais le mécanisme se résume à cela : la méthanisation des déchets conduisant à la fabrication du biométhane. Lorsque nous parlons de déchets, nous entendons les déchets alimentaires, mais également agricoles, les boues d'épuration (STEP, stations d'épuration des eaux usées), etc.

Reprenons. Les bactéries dégradent les matières organiques sans oxygène, à une température comprise entre 35 et 55 °C. C'est ce qu'on appelle la méthanisation anaérobie. Le biogaz brut obtenu, composé à 60 % de méthane, ainsi que de CO2 (dioxyde de carbone) et de H2S (sulfure d'hydrogène), est épuré pour donner le biométhane (à 99 %), qui est injecté dans le réseau. Ensuite, il n'y a plus, pour le consommateur, qu'à trouver le meilleur contrat de gaz pour sa maison.

Pour aller plus loin, nous dirons que, du lisier à la flamme, il s'écoule entre 20 et 30 jours. Un digesteur transforme les déchets en biométhane, prêt à ronronner dans votre chaudière comme un gaz classique, mais 100 % vert. Ce cercle vertueux permet de réduire le gaz à effet de serre de façon drastique, favorisant l'économie circulaire, en valorisant 85 % des déchets organiques (agricoles, boues STEP, biodéchets). Quant au digestat (les résidus), il contribue à produire un engrais bio, en mesure de réduire de 50 % l'utilisation des engrais chimiques.

Le biogaz dans nos maisons : comment ça marche ?

Pour les foyers déjà raccordés, le biométhane injecté dans le réseau préexistant rend le gaz plus "vert" sans travaux. Et lorsque le biogaz arrive chez vous, vous ne voyez aucune différence. Vous pouvez l'utiliser quelle que soit votre chaudière (compatible ou cogénération), voire vous en servir pour la cuisson également.

Résultat : une facture en baisse de 10 à 15 % grâce à des offres mixtes, chez certains opérateurs. Mixtes, car le biogaz est coûteux à produire et plomberait la facture des consommateurs sans un panachage avec le gaz naturel. Aussi, les offres actuelles se composent-elles d'un mélange des deux gaz. L'intérêt ? Le geste écoresponsable, et c'est déjà beaucoup. Pour un foyer moyen (approximativement 10 000 kWh/an) se chauffant au biogaz, c'est -80 % d'émissions par rapport au gaz naturel (ADEME/DINAMIC 2025).

Néanmoins, les particuliers peuvent produire eux-mêmes leur biogaz, à l'aide d'un digesteur domestique (appelé micro-méthaniseur domestique). Mais il permettra tout au plus d'alimenter une cuisinière, ou une cuisinière et un chauffe-eau. Malgré tout, en recyclant épluchures et crottin d'animaux par exemple, cela peut représenter une économie pouvant aller jusqu'à 300 euros par an.

Enfin, sachez que, même si vous n'êtes pas raccordé au réseau gaz, il vous est possible tout de même de faire un geste pour l'environnement en achetant des bouteilles bioLPG, du propane plus propre contenant une part de biogaz. Mais si vous pouvez (et souhaitez) vous raccorder au réseau, sachez qu'il existe des aides, le "Fonds Chaleur ADEME" notamment, qui peut proposer jusqu'à 50 % de subventions.

Exemples concrets et progression

Mieux que des discours, les exemples concrets illustrent bien l'ampleur réelle du phénomène et son avancée. Par exemple, dès 2025, l'unité Val-de-Marne du réseau chaleur Paris a pu réaliser l'objectif de chauffer 10 000 logements franciliens à l'aide du biométhane issu des boues STEP. Autre exemple typique, en Auvergne-Rhône-Alpes, une installation agricole équipée d'un méthanisateur est en mesure de cogénérer la chaleur des bâtiments et celle des serres avec le fumier de 200 vaches, tout en produisant son propre engrais à partir du digestat.

Depuis juin 2025, la ferme de Grignon dans les Yvelines a une unité de fermentation permettant d'alimenter la maison familiale et de faire pousser des tomates hors saison. Un hiver cosy, zéro déchet (PROdige ADEME). La Chine, souvent décriée pour ses émissions de carbone, s'est équipée de 30 millions de digesteurs ruraux permettant de convertir les excréments en énergie pour la cuisson et le chauffage, réduisant ainsi sa dépendance au bois et au charbon.

Pour revenir dans l'Hexagone, il faut savoir qu'au 1er janvier 2025, on comptait 1 781 sites actifs (installations de méthanisation, composées à 85 % de méthanisation agricole et de biodéchets) en France. L'objectif 2030 de 10 % de consommation de biogaz est en bonne voie, car en 2024, 381 TWh d'énergie verte renouvelable étaient produits, ce qui représente + 108 % depuis 2005.

Passez au vert : comparez, installez, économisez

Le premier usage du biométhane est son injection dans les réseaux déjà existants, qui représentait 43 % en 2024. Objectif 2030 : un potentiel théorique de 140 TWh par an pour 40 % de chaleur renouvelable (source : Fonds Chaleur). Le biogaz émerge donc comme une solution clé pour un chauffage domestique plus propre, en valorisant les déchets organiques pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles. En cela, il contribue aux objectifs nationaux de transition énergétique.

Et si vos déchets devenaient vos alliés contre le froid ? C'est le moment de sauter le pas en consommant une énergie plus verte, vous inscrivant ainsi dans une démarche durable et écoresponsable. Êtes-vous prêt pour un hiver cosy sans culpabilité ? Si oui, voici un modèle de lettre pour résilier votre ancien contrat si nécessaire !