Tenir compte du passé d'un objet, de son histoire et des sentiments qui lui sont liés quand il s'agit de le réparer, fait partie d'une technique nippone baptisée Kintsugi. Cette méthode, qui consiste à couvrir de poudre d'Or les cicatrices de l'objet brisé, permet à la fois de le rendre plus beau mais aussi de lui offrir une seconde vie. Plus qu'une réparation, il est question d'une renaissance complète.
Le Kintsugi dans l'histoire
Les Japonais sont minutieux et prennent soin de traiter les différents objets qui les entourent avec une délicatesse et une patience qui permettent de les sublimer. On pense à l'art floral nippon (l'ikebana), à la manière d'emballer un présent (le furoshiki), ou à cette technique qui consiste à réparer un objet cassé avec de la poudre d'or : le Kintsugi.
Cette méthode de réparation serait apparue à la fin du XVe siècle au Japon, quand le shogun Ashikaga Yoshimasa envoya son bol favori, brisé malencontreusement, en réparation en Chine. Lorsqu'il reçut son récipient réparé à l'aide de grossières agrafes métalliques, ne rendant pas honneur à son objet fétiche, il en fut fortement déçu. Il chargea alors des artisans locaux de trouver une façon de redonner vie à son bol, de manière plus gracieuse. C'est ainsi que naquit l'art du Kintsugi, littéralement "jointure à l'or".
Cette technique, également appelée kintsukuroi (réparation en or), consiste à restaurer un objet brisé en comblant ses fissures avec de la laque, avant de les recouvrir de poudre d'or. C'est un processus long et précis, car la réparation d'un objet peut prendre de longs mois.
Comment se pratique l'art japonais du Kintsugi
Cet art demande plusieurs étapes, et tout commence par la récupération de l'ensemble des débris de l'objet cassé. Chaque pièce sera soigneusement nettoyée, avant d'être à nouveau assemblée avec les autres morceaux pour reconstruire l'objet.
Suite à cette première étape, il faut les recoller à l'aide d'une laque spéciale, traditionnellement issue de l'arbre laquier. Des gants sont nécessaires à cette étape, car la résine de laque naturelle est particulièrement irritante. L'objet sera ensuite mis à sécher avant d'être poncé. La laque sert de liant, et on lui ajoute parfois d'autres composants (farine, poudre de roche…) pour fortifier l'objet ou pour reconstruire une de ses pièces manquantes.
Afin que tout prenne bien, on ficelle l'objet ainsi restauré à l'aide d'élastiques ou d'un ruban adhésif spécial, qui permettra de la maintenir en parfaite position. Puis il faut placer l'objet dans une boîte et contrôler à la fois le taux d'humidité (entre 75 et 90%) et la température qui doit dépasser les 20°. Il ne reste plus qu'à patienter, entre 1 et 2 semaines.
Quand cette étape est terminée, on passe à la phase de ponçage, puis on recouvre les fissures de plusieurs couches de laque successives, en entrecoupant l'application de temps de séchage variables. Ce n'est qu'une fois ce minutieux travail effectué qu'on peut enfin appliquer sur les cicatrices, via des gestes lents et précis, la poudre d'or qui donne son nom à l'art du Kintsugi.

Bouddhisme, spiritualité et réparation en or
Si l'aspect esthétique du Kintsugi permet d'offrir une seconde vie à des objets brisés, le côté spirituel de cette pratique n'est pas à négliger. Cet art est d'ailleurs souvent utilisé comme une métaphore de la résilience, qui permet aux malades ou à des individus ayant souffert d'un traumatisme de se reconstruire.
Le message véhiculé par cet art, qui prend racine dans les enseignements bouddhistes, pourrait être celui-ci : peu importe la blessure, malgré les cicatrices, on peut se reconstruire, devenir plus beau et plus résistant. Plus qu'une simple discipline artistique, le Kintsugi est donc une véritable philosophie du bien-être, qui permet à quiconque de réapprendre à vivre, en sublimant ses blessures.
Photo : Ervaar Japan


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