Vous payez sûrement vos œufs trop chers et c'est un scandale

Les consommateurs d'œufs, soucieux du bien-être animal et de la qualité de ce qu'ils consomment, sont souvent prêts à payer plus cher pour des œufs pondus par des poules élevées en plein air. Leur emballage est affublé d'un code 0 ou 1 (plein air et bio) et la mention « œufs de poules élevées en plein air » témoigne de cette particularité qui justifie un prix en moyenne 30 % plus élevé que les œufs de poules en volières ou en cages. Pourtant, depuis quelques mois, rien ne différencie ces œufs des plus classiques, à part leur prix sensiblement plus élevé.

Cette révélation, faite par des journalistes de l'émission "Capital" diffusée sur M6 le 30 mars 2025, a outré certains spectateurs qui se sentent floués. Des termes comme « frauduleux » et « honteux » ont été utilisés et on peut comprendre pourquoi. Mais il y a évidemment une (bonne) raison à cela : dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire, qui a fait des ravages dans les rangs des éleveurs depuis quelques mois, le ministère de la Santé a pris des dispositions. L'une d'elles consiste à confiner les volatiles pour éviter la propagation, ce qui fait que les poules ne voient pas la lumière du jour.

Le souci, c'est qu'aucune mention sur l'emballage ne le signale et que le prix des œufs plein air n'a pas bougé d'un iota. En Belgique, une étiquette apposée sur les boites d'œufs, habituellement classés dans la catégorie plein air, indique « Pour me protéger, je ponds à l'abri », ce qui fait que le consommateur sait ce qu'il achète. Rien de similaire en France pour l'instant malgré une application de la directive depuis quelques mois, ce qui pourrait entraîner une perte de confiance des consommateurs.

Face au risque de contamination, la décision d'isoler les poules a du sens, mais une plus grande transparence serait appréciable. Un producteur, interrogé dans le cadre de l'émission, explique qu'il n'y a aucune obligation légale de modifier les emballages, avant 10 mois de confinement. De quoi faire grincer des dents les consommateurs encore quelque temps, jusqu'à la levée de la règle, prévue « pour bientôt » selon le gouvernement, sans plus de précision.

D'ici là, pour manger de bons œufs pondus dans les meilleures conditions, il va peut-être falloir songer à installer un poulailler dans votre jardin !