Le fare, la maison bungalow typique de Polynésie

Le fare, deuxième emblème de Tahiti après la vahiné, est une maison typique de Polynésie. Ces logements traditionnels étaient conçus de façon à se fondre dans un environnement luxuriant. L'usage de ces bungalows représentait toute une manière de vivre bien particulière. Malgré cela, et suite à l'évolution des normes de sécurité, les fares se sont transformés pour perdre de leur superbe. À l'heure actuelle, seuls quelques privilégiés peuvent avoir accès à ces charmantes constructions.

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Le fare, la maison bungalow typique de Polynésie

Vivre dans les îles paradisiaques de la Polynésie peut sembler être un réel privilège, mais le quotidien n'y est pas plus simple qu'ailleurs. Toutefois, grâce à son patrimoine culturel et naturel exceptionnel, la Polynésie a su tirer parti de toutes ses richesses pour développer le tourisme. Les traditionnels fares en sont un bel exemple.

Un habitat authentique et original

Un fare est une habitation traditionnelle polynésienne. Le mot "fare" signifie "maison" en tahitien. Ces constructions étaient réalisées à partir de matériaux disponibles sur les îles. Les pierres volcaniques ou de corail servaient parfois pour la construction des murs. Pour le sol, les Polynésiens utilisaient de la terre et du sable, avant de le recouvrir de longues herbes. Le toit devait être changé tous les 7 ans environ, car il était fait en feuilles de pandanus séchées.

Les fares mesuraient environ 7 mètres par 3. De plus, ils pouvaient être construits sur des pilotis à 1,2 mètre de haut, s'ils étaient situés à proximité de la mer ou des rivières. Cela les protégeait de l'humidité.

Une conception unique pour un mode de vie typique

Les fares traditionnels étaient, à l'époque, ouverts sur la nature, communautaires... Plus qu'un lieu de vie, c'était un art de vivre. Selon les écrits de l'éthologue Moerenhout, spécialiste de la Polynésie au XIXe siècle, les fares étaient ouverts de tous les côtés, car les habitants ne supportaient pas d'être enfermés. Ces bungalows typiques de Polynésie ne présentaient aucune cloison intérieure, donc, aucune chambre. Les couples dormaient ensemble et les autres membres de la famille dormaient séparément, les hommes d'un côté et les femmes de l'autre.

La construction de grands fares - utilisés comme salles de réunion - étaient généralement réalisée en communauté par des dizaines d'hommes. Par contre, selon le film-documentaire intitulé "Si Tahiti m'était conté" réalisé dans les années 1970 par les frères Alfonse et Charles Hollande, un seul homme pouvait monter un fare d'habitation de taille normale.

Côté ornement, des statues décoraient les maisons entourées de plantes aux parfums exotiques. Des paniers et des tambours étaient suspendus un peu partout.

fare polynésie

L'évolution des fares dans le temps

Suite à la mise en place des normes de constructions, les Polynésiens ont dû adapter leur technique et l'aménagement de leur fare. À partir des années 1800 et l'arrivée des missionnaires protestants à Tahiti, les fares adoptèrent un style plus contemporain. Vers les années 1920, suite à l'essor des exploitations de vanille, les "fare vanira" (maisons vanille) virent le jour. Les Polynésiens abandonnèrent progressivement leurs fares traditionnels pour des maisons au style plus européen. Ces nouvelles structures se présentaient sous une forme différente, faites de murs et de cloisons en bois rouge provenant des États-Unis. Le style traditionnel disparut petit à petit.

Les fares servent-ils encore aujourd'hui ?

Depuis les années 1990, les fares traditionnels sont devenus des lieux touristiques exotiques et luxueux. Ces formes d'hôtellerie ont permis de sauvegarder une partie de l'âme polynésienne, tout en l'adaptant aux conditions actuelles. Les fares MTR (Mission Territoriale de la Reconstruction), créés par Jacques Derue, sont conçues pour résister aux cyclones, qui sont courants dans ces îles du bout du monde.

La Polynésie avec ses superbes plages reste un lieu paradisiaque unique qui doit être préservé. L'urbanisation et le tourisme excessif ont modifié immanquablement cette région autrefois si sauvage et privilégiée. Il est essentiel de tout mettre en œuvre pour la protéger de la pollution. La Polynésie et ses fares doivent retrouver leur beauté naturelle, tout en respectant la nature et ses habitants.

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