La solitude, grande oubliée des mesures anti-covid

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La solitude, grande oubliée des mesures anti-covidMasha Raymers

C’est une situation particulièrement anxiogène que nous traversons tous depuis maintenant plusieurs mois : la planète est frappée par le coronavirus. Et pour enrayer cette pandémie, les mesures sanitaires restrictives ont une terrible conséquence : elles ont globalement augmenté le sentiment de solitude.

Fermeture des bars et des restaurants, des salles de sports et des discothèques, des bibliothèques et des clubs de loisirs, sans parler du télétravail et des fameuses distanciations sociales qui nous éloignent les uns des autres, les décisions administratives ont mis un coup d’arrêt aux activités sociales, laissant les gens à l’abandon. Et elles n’épargnent personne, des étudiants aux personnes âgées.

Si certains s’en sortent bien (familles soudées, logements confortables, vie active trépidante…), pour beaucoup d’autres, c’est la punition. Isolement géographique ou affectif, perte d’emploi, éloignement des proches… Selon un sondage réalisé par l’IFOP pour l’association Astrée, 18 % des Français affirment souffrir de solitude (soit près d’une personne sur cinq), contre 13 % avant la crise : c’est 40 % de plus que l’an dernier.

Le problème, c’est qu’on ne sait pas quand tout cela va finir. Aucun scientifique ni aucun membre du gouvernement n’est capable d’apporter une réponse claire sur la fin de la crise. Et c’est normal, on navigue tous vers l’inconnu. Il n’y a personne à blâmer et c’est encore plus angoissant. Résultat, les personnes déjà fragiles voient leurs problèmes se concentrer : anxiété, dépression, addictions, mais aussi couples en périls ou difficultés financières.

La solitude n’est pas seulement inconfortable, elle est également dangereuse pour la santé : d’après une enquête réalisée par Cigna, elle aurait le même impact sur la mortalité que 15 cigarettes fumées chaque jour. L’isolement serait même plus néfaste que l’obésité.

Alors comment faire face à l’isolement et sortir (un peu) de cette spirale infernale ? C’est le voisinage qui semble le plus apte à réconforter les personnes seules. Une étude IFOP révèle que pour 71% des sondés, entretenir des relations avec ses voisins permet de lutter efficacement contre la solitude. Car si quelques systèmes de soutien psychologique ont été mis en place par les instances nationales, très peu d’efforts ont été déployés pour venir au secours des gens isolés. Aucune mesure concrète n’a été décidée pour vaincre ce terrible sentiment de solitude qui ronge doucement la population. La lutte contre l’isolement est la grande oubliée de la guerre contre le virus.

Si vous avez besoin de parler, la Croix-Rouge est à votre écoute au 0800 858 858.

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