Souvent décriée comme étant anti-sociale et pourtant annoncée comme plus épanouissante, l’école à la maison soulève les passions et fait de nouveaux adeptes tous les ans.
Un choix mûrement réfléchi
En général, les parents choisissent de ne pas scolariser leurs enfants quand ils trouvent que l’enseignement traditionnel est trop "déshumanisé" : absence de suivi personnalisé, surcharge des classes, violence à l’école, pédagogie peu adaptée... Les critiques sont nombreuses à l'égard du système mis en place, qu'il soit public ou privé.
Par conséquent, ces parents ont tout simplement peur de voir leurs petits perdre leur unicité au sortir d’un moule trop étroit pour eux. L’école à la maison permet un suivi personnel de l’enfant qui peut ainsi apprendre et évoluer à son rythme.
L’instruction en famille est également une option plus qu’intéressante pour les parents qui ont un enfant handicapé ou souffrant d’un trouble neuro-comportemental (trouble de l’attention, hyperactivité...). La pédagogie est alors adaptée à chaque cas et contribue à un meilleur épanouissement de l’enfant.
Les réglementations à respecter
La loi est très claire sur le sujet : seule l’instruction des enfants de 3 à 16 ans est obligatoire (loi du 28 mars 1882). L’instruction et non la scolarisation, ce qui signifie tout simplement que les parents peuvent légitimement assurer l’enseignement de leur enfant à la maison, sans diplôme particulier.
Pour ce faire, il est nécessaire de déclarer son intention dans une lettre pour signaler l'instruction à domicile de son enfant, adressée à la mairie ou à l’inspection académique 15 jours avant la rentrée scolaire au plus tard (ou 8 jours en pleine année scolaire).
Pour les parents qui décident de passer par des cours par correspondance, comme ceux du CNED, c'est à l’organisme de déclarer l'enfant. Une fois la déclaration effectuée, la mairie enquête sur les motifs qui justifient le choix des parents et vérifie que les conditions sont effectivement réunies pour que l'enfant puisse bénéficier d’un enseignement adéquat.
Ensuite, un inspecteur vient contrôler annuellement le niveau de l'enfant pour vérifier que l’enseignement qu’il reçoit cadre bien avec le niveau d’instruction exigé par la loi pour son âge (connaissances générales, connaissances de base, fondamentaux, etc.). Si le niveau est jugé insuffisant, les parents seront enjoints à renvoyer l’enfant sur les bancs de l’école.
Des méthodes atypiques
Les méthodes d’enseignement sont très différentes selon les parents, mais toutes possèdent un point commun : tout tourne autour de l’enfant. Loin du formalisme que l’on rencontre dans les écoles, la journée d’un enfant en instruction familiale est un savant mélange d'enseignement et de récréation. L’enfant prend une part active dans son éducation et c’est généralement sa curiosité naturelle qui est titillée pour lui apprendre de nouvelles choses.
Résultat, les enfants apprennent souvent vite et bien, tout en s’amusant : le cours de SVT se fait pendant le jardinage, l’anglais s’apprend en regardant un dessin animé, et ainsi de suite. Certaines méthodes "toutes faites" existent aussi pour soutenir les parents en manque d’inspiration, comme la méthode Freinet (basée sur l’expression libre des enfants) ou encore la méthode Montessori (une éducation sensorielle des enfants : langage, mouvement...). Évidemment, quelques cours académiques sont incontournables, pour les mathématiques par exemple.
Le choix de l'école à la maison est donc bien souvent un grand succès dans la scolarité d'un enfant. Chaque année, on évalue à environ 2% seulement la proportion d'enfants scolarisés en famille qui doivent reprendre le chemin de l’école en raison d'un niveau insuffisant.
Plus d'informations sur le site de l'éducation nationale : www.education.gouv.fr