Rasage : la véritable importance du nombre de lames

Pour mieux comprendre cette surenchère du nombre de lames, un petit aperçu historique de son histoire nous permettra d'aborder les avantages et inconvénients d'une plus ou moins grande quantité de tranchants.

Aujourd'hui, le nombre de lames doit être mitigé par d'autres éléments de différenciation.

L'historique du nombre de lames

Les premiers rasoirs n'étaient fournis que d'une seule et unique lame. Ces dernières pouvaient d'ailleurs même être réaffûtées à l'aide d'un outil spécifique, de sorte qu'on n'en rachetait presque jamais, même avec une utilisation quotidienne. Aux côtés du "coupe-chou" (le rasoir des barbiers, dont la lame se range dans le manche), ils constituaient le quotidien de nombre de ces messieurs jusqu'en 1904, date de l'invention du rasoir "jetable". Ce dernier permet l'échange des lames une fois celles-ci émoussées, ce qui évite de devoir affûter la lame.

La première double lame apparaît en 1971, une invention due à la firme Gillette. Ce sont eux encore qui frappent en 1998 avec la technologie "3 lames". La surenchère du nombre de lames semble s'être apaisée aujourd'hui alors que le "Fusion 5" de Gillette ne propose pas 4 ou 5 mais bien 6 lames : 5 à l'avant, et une à l'arrière. Mais d'autres produits prennent la tendance à rebrousse-poil : c'est le cas du "One blade" de Philips, qui n'offre qu'une seule lame !

Faut-il vraiment un nombre de lames élevés ?

Qui dit plus grand nombre de lames dit forcément irritation plus élevée. C'est mathématique : chaque fois qu'une lame passe près de votre peau, elle "abîme" le derme en même temps qu'elle coupe le poil. Suivant les sensibilités, de petits boutons peuvent apparaître et une teinte rouge va venir recouvrir la surface mise à nu. Se raser avec un rasoir à 5 lames, c'est donc irriter 5 fois plus la partie rasée qu'avec un rasoir n'en possédant qu'une.

Le principal avantage d'avoir autant de lames est le temps gagné. Avec 5 lames, on va 5 fois plus vite, ou presque. Si vous avez une barbe retorse en particulier, avoir de nombreuses lames va vous éviter de repasser encore et encore aux niveaux les plus coriaces (menton, moustache…) de votre pilosité. Mais plus que le nombre de lames, ce sera leur qualité qui jouera dans la coupe du poil au plus près.

Un autre avantage du nombre de lames consiste en une plus grande capacité avant "étouffement" du rasoir. A chaque passage, il y a une chance que les poils coupés viennent obstruer l'espace entre les lames du rasoir, et empêche la coupe de certaines lames. Plus le nombre de lames est important, plus il faudra pour les poils obstruer des espaces afin de rendre la coupe complètement inefficace, et demander le dégorgement du rasoir.

Les alternatives pour le rasage

Aujourd'hui, le nombre de lames ne doit plus être le critère prédominant du choix de son rasoir. La prise en main et la maniabilité de celui-ci devraient être des éléments plus souvent pris en compte. Malheureusement, difficile d'imaginer à quel point une tête peut pivoter sur son manche quand le produit est emballé, et il faudra par conséquent essayer soi-même les multiples alternatives afin de faire le meilleur choix. Quel que soit le nombre de lames, si l'angle de votre mâchoire est trop pointu, il vous sera difficile de raser les poils sur l'angle de vos os. Un problème encore plus prononcé si vous vous rasez le corps.

Les bandes lubrifiantes peuvent également apporter une plus-value certaine à la cartouche que vous décidez d'utiliser. Il en existe de nombreux types différents, mais l'objectif est toujours le même : lubrifier votre peau pour faciliter la coupe et atténuer les rougeurs. Avec en prime, une petite senteur parfumée ou les bienfaits d'une huile essentielle.

Il reste que pour de nombreux utilisateurs, le rasage classique offre moins d'avantages que d'inconvénients, quel que soit le nombre de lames. Nombreux sont ceux qui se tournent alors vers une épilation à la bande de cire ou à infrarouge pour le corps, et vers une tondeuse pour raser leur barbe ou leur crâne.