La domotique peut-elle rendre nos maisons plus vulnérables ?

En connectant nos objets et nos données personnelles en permanence, la domotique nous facilite peut-être la vie, mais elle ouvre également la porte à des dangers réels, qu'il est important de comprendre.

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La domotique peut-elle rendre nos maisons plus vulnérables ?Photo: 123RF

La domotique permet indubitablement d'améliorer la vie quotidienne, qu'il s'agisse de petites choses (fermer les volets à distance, changer la couleur de la lumière du salon...) ou de plus importantes (vérifier via des caméras que tout est en ordre chez soi, simuler une présence pendant les vacances…).

Pour autant, la domotique peut rendre nos maisons plus vulnérables, et il est nécessaire de connaître les risques encourus.

Vos données chez des grandes compagnies

Le premier danger à prendre en compte est la collection des données. Savez-vous réellement où vont les données qui sont transmises par les applications que vous utilisez ? Sans tomber dans la paranoïa, souhaitez-vous que des sociétés comme Google, qui a lancé toute une gamme de produits connectés et a également racheté de nombreuses compagnies, ait accès à ce qui se passe chez vous ?

En 2010 déjà, le directeur du pôle Metering Services de Siemens, Martin Pollock, déclarait : "Nous, Siemens, possédons la technologie pour enregistrer [la consommation d'énergie d'une habitation] chaque minute, seconde, microseconde, et ce plus ou moins directement. Nous pouvons ainsi en déduire combien de personnes sont dans la maison, s'ils sont en haut ou en bas, ce qu'ils font, et quand ils prennent une douche : des données personnelles disponibles en grandes quantités". Cinq ans plus tard, imaginez les progrès qui ont pu être faits.

Le piratage de vos données

Le second point, qui découle directement du premier, est le risque de piratage de ces données. Comme toutes données échangées via wifi ou bluetooth, les informations que vous communiquez peuvent être récupérées par des hackers. Géolocalisation, habitudes de vie, piratage des systèmes vidéos… Le but n'est pas ici de faire peur, mais de faire prendre conscience que ce sont des risques réels.  

Une étude lancée en 2015 par la compagnie Kaspersky Lab sur les risques de piratage liée à la domotique est édifiante : pratiquement tous les appareils testés se sont révélés vulnérables. En piratant un simple baby phone, l'équipe a pu accéder à la vidéo et à l'audio. En piratant une cafetière, il a été très facile de récupérer le mot de passe du wifi, et donc d'avoir accès à toute la maison.

Gardez donc en tête que toute connexion internet peut être piratée.

Comment s'en défendre ?

Il est possible de limiter les risques en choisissant avec soin les objets connectés, et en se posant les bonnes questions : quelles sont leurs failles ? Quelle est leur vulnérabilité en cas de piratage ? Faites des recherches, comparez, n'hésitez pas à aller sur des forums pour demander l'avis d'utilisateurs.

S'il peut être tentant d'acheter les derniers produits sortis sur le marché, ayez conscience qu'ils n'ont pas eu le temps d'être testés à long terme sur les problèmes de sécurité. Mieux vaut privilégier des objets ayant subi plusieurs mises à jour à ce niveau.

Un système d'alarme séparé de toute connexion est encore le meilleur moyen de garder vos biens de valeur à l'abri. Rien n'empêche bien sûr de le doubler d'un système d'alarme relié à votre smartphone, si cela vous rassure.

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