Le fabuleux essor de l'habitat participatif

Si le concept d’habitat participatif connaît déjà un véritable succès dans plusieurs pays européens comme l’Allemagne, il aura fallu quelques années de plus et une crise mondiale pour que les français se rendent compte de ses avantages. Remis au goût du jour, ce mode de logement pourrait bien annoncer un nouveau tournant social.

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Le fabuleux essor de l'habitat participatif

Apparu dans les pays scandinaves, l’habitat participatif, également appelé habitat groupé ou encore cohabitat, a gagné du terrain avec la crise du logement qui touche sévèrement l’Europe. Si pratiquement aucun projet d’habitat participatif n’existait vers la fin des années 90, le récent engouement des Français a fait que plusieurs centaines ont vu le jour ces 10 dernières années.

Le principe de l’habitat participatif

L'idée d'un habitat groupé est très simple : des personnes partageant les mêmes valeurs et idéologies décident de se regrouper afin de vivre en communauté. Plusieurs ménages se regroupent dans une ferme ou un immeuble et aménagent eux-mêmes ce lieu de vie, avec un espace commun pour tous et un espace privé pour chaque cellule familiale. Tout est fait pour privilégier les rapports sociaux entre habitants et minimiser l’impact écologique de la communauté, avec l'objectif de mieux vivre ensemble, dans le partage et la solidarité.

Les personnes qui décident de lancer une cohabitation choisissent généralement d’engager un projet immobilier de A à Z. Ils collectent les fonds nécessaires, font appel à un architecte et définissent de concert leurs attentes et spécifications pour réceptionner au final une habitation conforme à leur vision.

Les avantages de l’habitat groupé

On l’aura compris, la dimension humaine est très présente dans l’habitat participatif. Pour faire face à la crise qui tend à broyer l’individualité, le co-habitat s’avère être la meilleure alternative pour bénéficier d’un tissu de solidarité efficace et réduire ses coûts dans le même temps. Toute tendance spéculative y est abandonnée au profit de la mutualisation. Cela permet de créer une forte cohésion sociale où le simple fait de se rendre service au quotidien bâtit des liens solides.

Les habitats groupés font aussi attention à leur performance écologique : choix de matériaux, gestion poussée des déchets, mutualisation des ressources, etc. Un choix vert qui va de pair avec la notion d’économie, incluant un partage des coûts entre les membres de la communauté. Cela tend invariablement à réduire les coûts de fonctionnement et d’entretien (jusqu’à -20% sur le coût global selon les projections). Et même, parfois, la présence d’une ou plusieurs compétences internes rend inutile l’embauche de spécialistes !

Quel futur pour l’habitat participatif ?

Le phénomène de l’habitat participatif n’est pas récent, il a connu son âge de gloire dans les années 70 pour rapidement décliner 10 ans plus tard. Aujourd’hui, il apparait en France comme une panacée contre le mal être à la fois économique et social que l'époque traverse.

A-t-on raison d’attendre autant du co-habitat ? Tout porte à le croire, comme en témoigne la ville d’Oslo où les habitats groupés représentent 40% des constructions immobilière. Le Danemark, pays d’origine de ce concept et qui vit à son rythme depuis les années 60, reste quant à lui le plus bel exemple de réussite avec ses cohabitations regroupant parfois 200 personnes. Dans ces pays, un cadre juridique régit efficacement l’habitat participatif, ce qui a certainement participé à leur succès.

Un tel cadre légal n’existe pas encore en France mais tout espoir n’est pas perdu car un projet de loi a été récemment proposé devant le parlement. Nul doute que son adoption accélèrera les choses.

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