Êtes-vous nomophobe ?

Derrière ce mot mystérieux se cache une nouvelle maladie des temps modernes. Désignant la peur de s'éloigner de son portable, la nomophobie est devenue une véritable pathologie. Mais si les symptômes sont de plus en plus répandus, rassurez-vous, cette maladie se soigne, comme beaucoup d'autres.

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Êtes-vous nomophobe ?

La nomophobie tire son nom d'un anglicisme : no mobile-phone phobia, littéralement "la peur de l'absence de téléphone portable". De cette expression est née la formule contractée désignant une pathologie de notre siècle.

Source d'angoisse et de sautes d'humeur, cette maladie commence sérieusement à gagner du terrain, suivant l'évolution croissante du téléphone mobile dans nos sociétés modernes.

Une pathologie des années 2000

Si vous n'avez jamais entendu parler de ce fléau, c'est normal, il est relativement nouveau. Avec un taux d'équipement ne cessant de croître depuis le début du 21e siècle, le téléphone a atteint un niveau record dans la plupart des pays : autour de 90% de la population française. Les smartphones, ces appareils intelligents qui remplacent les encyclopédies, prennent des photos et nous affichent des nouvelles de nos amis, ont rendu les communications particulièrement addictives. Il n'en fallait pas plus pour qu'un nouveau mal s'installe en nous.

Les symptômes de la nomophobie

Certains utilisateurs du téléphone connaissent alors une nouvelle angoisse : se retrouver sans leur portable chéri. Une enquête a révélé que 53% des propriétaires de téléphones présentaient des signes d'anxiété, en cas de réseau indisponible, de batterie faible ou de mobile perdu. Ce sondage lui-même a de quoi nous inquiéter...

Car la petite gêne du moment peut se transformer en véritable crise d'angoisse. Tout commence par une difficulté à se détacher de son portable : on ne fait plus attention aux autres, on garde les yeux rivés sur son petit écran. Peu à peu, la victime se coupe de son entourage, livrée à une relation fusionnelle entre son mobile et elle-même.

Puis le contact avec son téléphone devient exclusif. Le malade (appelons un chat, un chat) ne voit que lui, ne se lève que pour lui. Une dépendance qui finit par jeter le trouble dans ses relations amicales, sa vie amoureuse, ses obligations professionnelles. La victime peut alors se montrer extrêmement agressive, surtout en cas de difficulté à se servir de son appareil vénéré. Le mal s'est installé.

nomophobie

Nomophobie : traitements et solutions

Chez les nomophobes, le téléphone portable est devenu un allié précieux pour affronter le quotidien. C'est leur meilleur ami. Il convient donc de retrouver confiance en soi, de reprendre le contrôle de son environnement, sans forcément avoir recours à son smartphone. Chez certains utilisateurs, drogués aux jeux ou aux SMS, il faut trouver d'autres occupations, d'autres sources de plaisir.

Quand les prémices du mal se font sentir, il est urgent de se poser la bonne question : à quoi me sert vraiment mon téléphone ? Si vous vous sentez concerné, n'hésitez pas à prendre une feuille de papier et à lister ce que vous effectuez avec votre mobile. Puis demandez-vous quelles sont les utilisations dont vous ne pouvez absolument pas vous passer, les applications absolument utiles. Si vous en trouvez, réfléchissez à la manière de les remplacer. Et interrogez-vous : en ai-je vraiment besoin ?

Si vous ne trouvez pas de solutions à cette dépendance et si l'angoisse monte en vous à l'idée de voir votre téléphone s'éloigner, il est peut-être temps de consulter un spécialiste. Sachez que le Centre de traitement du stress et de l'anxiété, basé à Lyon, dispose d'une unité spécialisée, pilotée par des psychologues. Ils pratiquent des exercices comportementaux destinés à se détacher progressivement de son téléphone. Parce que cette invention, certes fascinante, n'est finalement qu'un petit appareil électronique, dont l'humanité a réussi à se passer jusque-là.

Vous pouvez aussi dès maintenant prendre le taureau par les cornes et éteindre votre portable : plus d'un nomophobe sur deux ne le fait jamais.

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