Coliving, l'art de vivre seul mais à plusieurs

Pas tout à fait une colocation, pas tout à fait un hôtel, le coliving est un nouveau mode d'habitat qui a le vent en poupe. Il conjugue espaces de vie partagés, lieux privés et services mutualisés. Imaginé pour les jeunes travailleurs indépendants, il séduit désormais des personnes isolées, divorcées, aux revenus modestes ou qui cherchent un lieu de vie temporaire.

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Coliving, l'art de vivre seul mais à plusieurs

Né aux États-Unis dans les années 2000, le coliving commence doucement à trouver sa place dans le reste du monde. À mi-chemin entre l'appart-hôtel et la colocation, ce nouveau style d'habitat a été pensé pour les jeunes actifs sans cesse en mouvement.

Mais la crise du logement pousse désormais d'autres catégories de personnes à s'y intéresser. Faisons le point sur un mode de vie qui risque bien de prendre de l'ampleur.

Des services et des espaces en commun

Dans une colocation, on partage un logement et les factures qui vont avec. Dans un appart-hôtel, on loue un espace privé pour quelques semaines ou quelques mois. Le coliving, c'est donc un peu des deux ! Ce phénomène venu des États-Unis permet de louer une chambre dans une résidence, pour une durée allant de 1 mois à 1 an, tout en bénéficiant de services et d'espaces partagés.

Les prestations varient bien entendu d'un établissement à un autre. Dans certains immeubles, c'est une chambre simple que l'on loue. Dans d'autres, c'est un véritable appartement avec salle de bains, WC, kitchenette et même salon qui est proposé. En plus de cet espace privé, les résidents profitent également de pièces à vivre partagées avec les autres locataires. Bureaux de coworking, salon, salle de réunion, salle de sport, piscine, toit terrasse ou jardin, là encore les prestations varient en fonction des établissements.

Des services enfin peuvent être proposés. Pressing, ménage, cours de cuisine, formations sont quelquefois offerts aux résidents.

Un habitat imaginé pour les jeunes actifs

Ce type d'habitat a été avant tout pensé pour les travailleurs nomades, c'est-à-dire, des personnes exerçant une activité professionnelle en télétravail et qui profitent de cette particularité pour voyager tout en continuant à travailler, mode de vie très en vogue chez les jeunes actifs.

Le coliving c'est donc, à l'origine, la solution au nomadisme de cette population à la recherche d'un chez soi temporaire. Aujourd'hui pourtant, cette offre séduit un tout autre public. Car elle est aussi une réponse aux épreuves de la vie. En période de chômage, en contrat précaire, trouver un logement relève du parcours du combattant. Après une séparation, une solution de logement temporaire doit là aussi être trouvée rapidement.

S'installer en coliving permet donc de trouver pour quelque temps un foyer quelle que soit sa situation tout en tissant du lien social avec ses colocataires.

Des dérives déjà pointées du doigt

Les établissements proposant un hébergement en coliving se multiplient en Europe, et notamment dans les grandes capitales comme Londres et Paris. Mais en France, ce type d'habitat se développe aussi très bien en Province dans des villes comme Biarritz ou Marseille qui attirent, avec la douceur de leur climat et leurs superbes plages, les jeunes actifs.

Les professionnels de l'immobilier ont donc compris que le coliving était promis à un avenir radieux. Certains pourtant commencent d'ores et déjà à pointer du doigt l'explosion de ce type d'habitat. Car ils y voient une façon pour les promoteurs de profiter de la crise du logement qui affecte aujourd'hui de nombreux pays. Et pour cause. La pénurie d'habitations et les exigences des propriétaires vis-à-vis de leurs locataires sont telles aujourd'hui que se loger devient un véritable casse-tête, y compris pour des travailleurs salariés.

Le coliving peut donc être vu à la fois comme un art de vivre et un habitat d'avenir. Il devrait ainsi être un véritable choix de vie plutôt qu'un type d'habitat subi, conséquence d'une crise du logement galopante que les gouvernements ne peuvent plus continuer à ignorer.

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