Cauchemars et terreurs nocturnes : comprendre ou subir

Si les terreurs nocturnes touchent surtout les enfants, les cauchemars concernent tout le monde. En perturbant le sommeil, les mauvais rêves peuvent vite gâcher la nuit et engendrer des problèmes le jour. Et ce sont les enfants qui gèrent le moins bien la situation. Analyse et explications de ces phénomènes.

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Cauchemars et terreurs nocturnes : comprendre ou subir

Qui n'a jamais sursauté dans son lit, terrifié par un rêve effrayant voire perturbant ? Nous avons tous connu ces moments dans la nuit où l'on ouvre les yeux, le front perlé de sueur, rassuré d'avoir pu se réveiller mais inquiet à l'idée de se rendormir.

Les plus jeunes vivent ces épisodes de la nuit avec fracas : pleurs, hurlements, refus de retourner se coucher... Les bambins n'aiment pas du tout les cauchemars. Les parents, eux-mêmes, peuvent se retrouver désemparés. Pourtant rien ne sert de paniquer, le plus important est de comprendre l’origine de ces manifestations.

Les cauchemars, expression de l'inconscient

Un cauchemar s’installe vers la fin de la nuit, en plein sommeil paradoxal, période du sommeil où les rêves sont les plus vivaces. L’enfant se met alors à rêver de fantômes, de monstres ou d’un quelconque personnage effrayant qui l’aura marqué au cours de sa journée. C'est l’occasion pour son inconscient de revenir sur un conflit émotionnel ou une frustration, que l’enfant a du mal à gérer, que ces événements soient récents ou non.

Comme le cauchemar survient en plein sommeil paradoxal, l’enfant va non seulement s’en souvenir à son réveil mais il en expérimentera aussi toutes les émotions négatives "pour de vrai" : anxiété, terreur, sentiment d’insécurité, etc. L’oppression peut atteindre des niveaux tels qu’il n’est pas rare que l’enfant se réveille, paniqué.

Les terreurs nocturnes, plus rares mais plus impressionnantes

A l’inverse du cauchemar, les terreurs nocturnes ont lieu durant le sommeil profond, la phase juste avant le sommeil paradoxal. Les terreurs nocturnes apparaissent donc le plus souvent dans les trois premières heures après le coucher.

La terreur nocturne est très impressionnante : l’enfant se redresse sur son lit et, les yeux grands ouverts, il hurle, pleure et agresse tous ceux qui l’approchent. Certains même se lèvent pour fuir un danger imaginaire. Mais attention, bien qu’il ait les yeux ouverts et réagisse aux stimuli externes, l'enfant est bel et bien endormi. Une crise de terreur nocturne s’apparente à une crise de somnambulisme : l’enfant dort toujours.

La crise passée, l’enfant se calme de lui-même et reprend le cours normal de son sommeil comme si de rien n’était. A son réveil, il ne gardera aucuns souvenirs des événements de la nuit.

Comprendre et laisser du temps

Pour les parents qui se sentent dépassé par le phénomène, sachez que cauchemars et terreurs nocturnes font partie du développement neurophysiologique normal de votre bambin. L’apprentissage de la marche, les premiers jours de crèche, l’absence d’un parent qui reprend le travail sont autant d’expériences qui peuvent le frustrer, lui faire peur ou l’impressionner. Son inconscient se charge donc de décompresser pour lui.

Sauf situations exceptionnelles donc (mal être permanent, peur et situation de dangers quotidiens), cauchemars et terreurs nocturnes ne sont pas représentatifs de l’état émotionnel de votre enfant. Lorsqu’il commence à s’affoler, ne le réveillez pas mais parlez-lui juste doucement pour le calmer et laissez-le se rendormir. Au matin, parlez ensemble de son mauvais rêve, cela lui permettra d’exorciser ses peurs. Ne soyez pas impressionnés par les crises, aussi spectaculaires soient-elles. Le plus important reste de trouver l’élément perturbateur et d’agir en conséquence pour en diminuer l’impact : stress, rythme de sommeil irrégulier, situation nouvelle...

Le plus souvent, il suffit de laisser du temps au temps. Mais si les crises perdurent et se répètent souvent, il sera peut-être nécessaire de contacter un pédopsychiatre.

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